Quelque chose (d'important ? de crucial ? de vital ?) est en train de se jouer autour du format RSS et de l'édition électronique.
Après les sites qui proposent de transformer vos contenus (RSS donc) en PDF (voir cette note), l'information récupérée sur le site de Robin Good confirme la tendance :
http://www.masternewmedia.org/news/2005/02/11/from_rss_to_pdf_acrobat.htm
La version 7 d'acrobat est non seulement mieux intégrée au Pack Office windows (chargement plus rapide, accès direct via le menu démarrer de windows, etc.) mais surtout [traduction du billet de Robin Good] :
"Elle intègre un outil "Acrobat Tracker" qui peut être utilisé comme aggrégateur RSS et permet également de convertir directement les fils RSS en PDF. Parmi les fonctionalités, la possibilité intégrée de construire des table des matières automatiques à partir de tout ou partie de vos fils RSS, en PDF."
Robin Good pointe alors quelques applications que nous signalions également et parmi lesquelles : la redistribution de "Revues de presse (de fil)" personnalisées en PDF, l'intégration transparente avec d'autres contenus PDF, les possibilités d'archivage, etc.
En tenant compte de l'explosion du phénomène des blogs, Adobe marque ici un point qui semble décisif en terme d'impact sur l'édition numérique.
OE
Sans vouloir faire mon rabat joie Olivier, je ne suis pas sûr que d'inventer une moulinette qui permette de faire passer un standard à un format propriétaire soit d'un grand secours pour l'édition électronique, au contraire. :)
Mais il est des enthousiasmes, qui, sur l'instant, paraissent communicatifs...
Rédigé par : Hubert | 16 février 2005 à 22:17
Objection (à moitié) retenue. Ok je me suis peut-être un peu laissé déborder (sur ma gauche) par un certain enthousiasme et effectivement l'édition électronique au sens universitaire et scientifique du terme ne va pas être bouleversée par ce phénomène de moulinette entre formats.
En revanche, je continue de croire que si l'on se place du côté des usages (cf les exemples de ce billet et ceux de celui intitulé "Du livre au blog") alors on a vraiment quelque chose de plus qu'une simple moulinette entre un standard et un format propriétaire. Je me permets une analogie : les blogs n'ont rien inventé : ils ne sont au final rien de plus qu'une interface de type courier électronique (on donne un titre, on tape un message) et le formatage de ces messages dans des gabarits tout prêts. Pourtant (on peut aussi débattre là dessus), pourtant je crois qu'ils (les blogs) ont déjà fait la preuve d'une (r)évolution majeure dans les usages de diffusion et d'accès à l'information. Ils ont "inventé" quelque chose. La possibilité offerte à tous ces nouveaux auteurs/bloggers de voir leur production passer à l'imprimé me paraît de même nature.
Rédigé par : olivier | 17 février 2005 à 07:35
Sur les usages et les blogs, on est parfaitement d'accord. Mais le passage à l'imprimé est-il nécessaire, est-il un besoin, est-il un usage ? Qui imprime ses mails aujourd'hui ? Qui imprime beaucoup de chose de ce qu'il consulte sur l'internet ? L'écran n'est-il pas un média qui s'auto-suffit la plupart du temps ?
Regarde ce qu'il se passe avec la photo numérique : globalement, les tirages diminuent (et la croissance du tirage sur une imprimante personnelle et de plus en plus ad-hoc, ne compense pas en volume). Pouvoir transformer son blog en livre me laisse sceptique, son contenu est bien plus fort sous forme de blog, car il est adapté à cette forme. Je ne dis pas que ça ne sert à rien du tout : pour mon blog personnel de photo familiale, ça pourrait être sympa par exemple. Mais de là a ce que cette possibilité donne lieu à des usages de masse, je reste sceptique. Car le numérique, transforme et/ou substitut, en partie (pas totalement), certains usages qu'on réalisait facilement ou difficilement en vrai (et la photo est encore un bon exemple, puisqu'il était plus simple de donner sa pellicule au photographe, que de se retrouver soit même à gérer ses photos, à les stocker, à s'occuper de les préparer pour les imprimer, etc.).
Maintenant, nous avons tous aussi besoin de papier, de plaquettes, de supports. Mais on sait qu'ils ne savent pas être la transposition exacte de l'un à l'autre : la mise en page demande de la sélection, de l'adaptation, de l'affinage, etc. Il faut donc toujours retravailler son contenu en fonction des supports. L'automatisme en la manière ne fonctionne jamais vraiment (sauf le précieux bouton Imprimer cet article, qu'on voudrait bien voir plus souvent sur les blogs soit dit en passant :) ).
J'irais même plus loin... C'est un peu comme la numérisation d'ouvrages ou de textes sur l'internet en pavés de plusieurs pages et les problèmes de citabilité que cela introduit(avec l'apparition du comptage des paragraphes pour permettre de citer un extrait précis d'un texte numérisé, plutôt que le numéro de page du texte papier). Le format papier n'est définitivement pas le même que le format web. Et les fausses passerelles du type PDF ne font que continuer à nous faire croire le contraire.
Rédigé par : Hubert Guillaud | 17 février 2005 à 09:27