Scirus, le moteur de recherche derrière lequel se trouve l'éditeur Elsevier, et qui indexe la totalité des revues détenues par ce groupe, a lancé le 7 Juin le Scirus Repository Search. Rappel des faits : les articles publiés dans les revues "savantes" sont nécessairement des documents à très forte valeur ajoutée. Les rendre disponibles au plus grand nombre est donc un crédo sur lequel nombre d'outils de recherche se positionnent. Or jusqu'au mouvement des archives ouvertes, la plupart de ces articles n'étaient accessibles que via l'achat direct des revues ou le paiement de sommes (souvent) exorbitantes à des éditeurs comme Elsevier pour rendre gratuitement disponibles lesdits articles aux usagers de bibliothèques universitaires (par exemple). Avec les pratiques d'auto-archivage, de plus en plus d'auteurs mettent directement leurs articles disponibles sur le web. Ce qui représente un important manque à gagner pour les éditeurs de revues (qui va acheter très cher ce qui est gratuitement disponible sur le net ?). Du coup nombre d'éditeurs lancent leurs propres moteurs de recherche (Scirus pour Elsevier), lesquels moteurs indexent la totalité des articles publiés par l'éditeur. Dans ce domaine la bataille fait rage surtout depuis l'arrivée tonitruante d'un certain Google Scholar.
Or il est un autre type de documents à très forte valeur ajoutée et non publiés dans des revues : il s'agit des préprints, des rapports techniques, des présentations, des rapports de laboratoires, des corpus de données, etc. Tous ces documents sont de plus en plus fréquemment regroupés dans des archives institutionnelles (une par université ou par institution) ... et devinez quoi ... ces nouveaux fonds documentaires intéressent beaucoup les moteurs et les éditeurs.
D'ou le lancement du service Scirus Repository Search, qui dans l'absolu est (pour l'instant) une bonne chose. Le contenu de l'archive institutionnelle T Space (Université de Toronto) est ainsi au milieu d'autres sources, disponible via le moteur Scirus. Scirus Repository Search ne propose pas pour l'instant d'interface distincte pour interroger ces archives institutionnelles mais gageons que s'il réussit à en indexer un nombre conséquent, une interface idoine apparaîtra.
A l'heure où il n'est plus aucun doute sur l'intérêt stratégique de tels fonds pour les grands éditeurs et les gros moteurs, on peut regretter que les pouvoirs publics ne prennent pas toute la mesure de l'intérêt du déploiement d'archives institutionnelles. Or l'enjeu est d'importance : il consiste à savoir si l'on veut laisser des sociétés commerciales (éditeurs et/ou moteurs) disposer sur ces fonds documentaires et scientifiques publics d'un droit d'entrée semblable à celui dont elles disposent de fait sur les revues savantes. Non que cela soit bon ou mauvais "per se". Mais cela mérite débat.
[Source : communiqué de presse de Scirus]
OE
Pour les archives institutionnelles je ne sais pas, mais pour l'aspect moteur de recherche, il y a des développements "publics" : le portail SUDOC moissonne de l'OAI, comme Scirus ! Evidemment, le problème reste celui des contenus, et là, c'est silence radio...
Rédigé par : Marlène | 21 juin 2005 à 16:06
Effectivement il existe des développements publics, dont celui du SUDOC. Et comme indiqué dans ce post (http://urfistinfo.blogs.com/urfist_info/2005/06/les_archives_ri.html), nombre d'archives institutionnelles sur la planète sont moissonnables. En revanche comme tu le signales, les lacunes en terme de contenus sont problématiques. Et faute d'impulser une politique d'archivage de la recherche un tant soit peu volontariste, on risque d'aller dans le mur et de voir encore longtemps les yeux de nos collègues et de nos étudiants s'écarquiller en entendant prononcer certains sybillins acronymes tels OAI-PMH et assimilés. Donc comme tu le signalais, pour les fonds documentaires et les contenus la balle est dans le camp des universités (autonomes ...)et des états. A moins qu'un point gagnant ne se soit déjà joué . Ca me fait penser à la fable dite du "monde et du pantalon", reprise par Beckett :
Le client mécontent: "Dieu fit le monde en 7 jours et voici un mois que vous avez mon pantalon !!"
La tailleur : "Mais monsieur regardez le monde. Et regardez ... mon pantalon !".
Le SUDOC est un pantalon bien taillé.
Rédigé par : ertzscheid olivier | 21 juin 2005 à 20:48
Bonjour,
Pour information, la technologie sous jacente aux moteurs de recherche du groupe Elsevier est celle de FAST search&transfert dont Hemisphere est revendeur officiel en France depuis peu.
Nous organisons d'ailleurs prochainement un petit dejeuner de presentation les 14 et 15 septembre a Lyon et Paris, inscriptions directement sur notre site.
Tres cordialement,
Yves SIMON
Responsable de l'offre FAST
Hemisphere Intelligence Informatique
Rédigé par : SIMON | 01 septembre 2005 à 18:13