Recherche d’information : 7,67 sur 20 !
C’est la
note moyenne en recherche d’information, établie pour les 1865 étudiants belges
ayant répondu à l’importante l’enquête menée par le Groupe Edudoc et le Conseil
Inter-Universitaire Francophone (CIUF). Les résultats de cette nouvelle enquête
sur « L’évaluation
des compétences documentaires des primo-arrivants », menée auprès de
35 établissements d’enseignement supérieur de Belgique, ont été présentés lors
de la journée d’étude du
20 mai.
On trouvera un premier écho des résultats sur le blog
Enseignons.be, qui les résume ainsi : « Les
jeunes incapables de s’informer sur le Net ».
En revanche, étonnés par les compétences techniques des « digital natives » (pourtant loin d’être aussi développées), de nombreux enseignants et responsables éducatifs (du secondaire comme du supérieur) font encore l’impasse sur les compétences informationnelles, persuadés que les élèves et les étudiants savent désormais chercher seuls l’information, à partir du moment où ils interrogent le couple Google-Wikipedia. Cette enquête est donc une nouvelle pierre dans le jardin de ce que j’appelle « l’illusion spontanéiste », consistant à croire que les étudiants seraient spontanément acculturés à Internet, à la recherche et à l’évaluation de l’information, et qu’il n’y a donc aucun besoin de formation documentaire systématique. Illusion toujours très répandue sur les campus !
La faiblesse des compétences informationnelles ne concerne pas
que les étudiants de 1ère année, visés par l’enquête du CIUF. Elle
se constate aussi, évidemment sous d’autres formes, chez les doctorants, comme le montre l’enquête que les SCD de
Bretagne et l’URFIST de Rennes ont menée sur les besoins de formation des
doctorants à l’information scientifique.
Nous en présenterons bientôt tous les résultats, en cours d’analyse et de synthèse. D’ores et déjà, ils montrent clairement que la « googlisation » est également à l’œuvre en doctorat : les moteurs de recherche sont devenus les principales et premières ressources utilisées pour la recherche d’information (par 96 % des doctorants), et parmi les moteurs, Google est bien sûr largement en tête (à 60 %). Quant aux ressources documentaires traditionnelles (catalogues, bases de données) ou nouvelles (archives ouvertes, blogs), elles sont très largement sous-utilisées, voire purement ignorées et méconnues d’une grande majorité de doctorants.
Et nous ne pouvons qu’appuyer la démarche des responsables d’Edudoc, Paul Thirion et Bernard Pochet, quand ils déclarent : « Nous plaiderons pour le renforcement des cours de recherche documentaire dans l’enseignement supérieur alors que nous ne sommes pas sûrs, actuellement, qu’ils soient maintenus. Nous souhaitons la généralisation des formations à la recherche documentaire dans l’enseignement secondaire. » (cf blog Enseignons.be)
Les deux enquêtes seront présentées en détail lors des
prochaines Rencontres
Formist. .
AS
A lire pour pondérer ces résultats
"Regard croisé sur les pratiques de recherche bibliographique en SHS" qui révèle des résultats étonnants :
"Les résultats montrent que, pour commencer une recherche, les étudiants s’appuient surtout sur leurs cours (40%) et sur les ressources de la bibliothèque (23% pour les collections électroniques). Dans cette démarche initiale, l’usage des moteurs de recherche tels que Google et Yahoo atteint 13% et Wikipédia 3%."
la suite :
http://www.inrp.fr/blogs/vst/index.php/2007/09/04/p260#more260
Rédigé par : Cécile | 11 juillet 2008 à 12:17
Bonjour
La conclusion propose "le renforcement des cours de recherche documentaire dans l’enseignement supérieur". Je me permets d'ajouter que comme dans l'enseignement secondaire cela est insuffisant. EN effet s'il n'y a pas de mise en oeuvre en contexte ces cours seront vites oubliés et rangés sur l'étagère de l'oubli...
Trop se savoirs enseignés de manière spécifique en contexte scolaire ou universitaire ne sont jamais repris dans l'ensemble de l'enseignement et des pratiques d'apprentissage (combien d'étudiants poursuivent jusqu'en thèse ?)
Les enquêtes menées auprès des jeunes scolarisés montrent toutes un large déficit de demandes et de pratiques contextualisées. Promouvoir seulement des cours ne suffira jamais... qu'à apprendre, mais pas à s'approprier...
Bruno Devauchelle
Rédigé par : Bruno Devauchelle | 20 août 2008 à 09:23