[brouillon de samedi matin... ] Ce matin à la lecture d'un article du nouvel obs intitulé "triche à gogo chez les étudiants" (obs N°2249, p108 ... ici pendant quelques temps) dans lequel les étudiants, les enseignants et l'université sont malmenés : les étudiants parce qu'ils pompent à gogo ( "80% des lycéens et des étudiants ont recours au plagiat"), les enseignants parce qu'ils n'ont pas renouvelés leurs modes d'enseignement et d'évaluation ("le cours académique face à des étudiants passif reste la règle comme au Moyen-Age") et les universités parce qu'elles ne mettent pas grand chose en place pour endiguer ce phénomène contrairement au US et à l'UE ( "en France la mobilisation reste lente et laborieuse..."). Bref tout l'article nous exhorte à ne plus jouer les autruches, à utiliser des plateformes comme Compilatio et à changer radicalement nos modes d'évaluation des connaissances sans quoi les amphis continueront à se vider et la triche à prospérer... avec cet extrait de dialogue d'un étudiant pour point final "Mais pourquoi on continuerait à venir, nos profs, ils sont moins bons que Google". L'encart en dessous de cet article enfonce le clou avec la valeurs des diplômes : "Fac : le laisser-aller des diplômes" (Michel Lussault VP de la CPU "si nous n'arrivons pas à sortir très vite de ce trou noir, nos diplômes ne seront plus crédibles !").
Enseignant à la fac, ma première réaction fut "n'importe quoi ces journalistes, faut toujours qu'ils caricaturent la réalité pour être plus percutants". Un peu plus tard ma seconde réaction fut "c'est pas faut ce qu'elle raconte la journaliste, depuis 5 ans (déjà !) j'ai pu observer un certain nombre de faits autour de moi qui corroborent ses propos". Puis encore plus tard j'ai accroché ce thème avec celui qui me trottait dans la tête depuis la veille à la lecture du post de Nicolas et du bout de discussion à ce sujet avec mon collègue MR : les faibles dépôts dans les AO institutionnelles... après une petite digression vous comprendrez le rapport ;-)
Pas encore lu les textes de Hitchcock et Salo... mais quelques remarques en passant sur ce que relève Nicolas de ces textes
- pas certain que l'auto-archivage ne confère aucun prestige, il faudrait ici distinguer les disciplines, les aires linguistiques, le modes d'évaluation en vigueur dans les institutions, les instances d'évaluation, etc... sans évoquer tout ce qui peut et se mettra en place en terme d'évaluation de la Recherche (Citebase/Opcite, IRRA, .... d'autres indicateurs d'évaluation ou d'autres modes de calculs ...pas le temps de développer ici ... dans un autre billet peut-être)
- Le mandat obligatoire pourrait produire essentiellement l'insertion de ref biblio dans les plateformes... les institutions (notamment universitaires) devraient se préoccuper du plein texte et ce pour plusieurs raisons (non exhaustif):
- mémoire scientifique (aspects patrimoniaux)
- prestige de l'institution (aspects de communication)
- diffusion publique de la recherche publique (notamment auprès des étudiants) (aspects citoyens, aspects financiers)
- Proposer des nouveaux modes de circulation et de percolation des savoirs (modèles socio-cognitifs -> effet sur la recherche et la création de connaissances) (aspects décompartimentation de la science, data social web mining, ...)
- Et puis (et là j'arrête la digression ;-)) la création de "copy/paste Killer"
Si le "mashup", l'agencement de sources requière des habiletés, qu'il faut reconnaître ... la juxtaposition de morceaux de textes sans citer leurs sources et sans les contextualiser par un raisonnement (même minimal) est pour le moins une opération douteuse pour un travail estudiantin. Un des moyens pour tenter de sortir de ce phénomène réside peut-être dans la mise en ligne massive des pleins textes... et la création d'outils adhoc (copy/paste killer) capables par exemple de fournir a posteriori l'environnement du document analysé (ce type d'outils pouvant bien entendu servir à beaucoup d'autres choses).
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GG